Particulièrement concentré au départ ce mercredi après-midi, le skipper de l’Ocean Fifty Komilfo s’est dit déçu d’avoir raté une manœuvre dans l’après-midi. Mais les conséquences sont minimes et Éric s’est employé à rattraper son retard dans la nuit lors du contournement de la pointe bretonne puis en bifurquant vers l’Ouest. En début de matinée ce jeudi, il pointait à la 4e place, à hauteur des skippers qui impriment le tempo ce jeudi matin.
Il a retrouvé la vitesse qui fait siffler le carbone, les sensations uniques offertes par l’Ocean Fifty et le bonheur simple à s’amuser des éléments. Ce mercredi, Éric Péron s’est replongé dans le grand bain de la navigation et du solitaire, au cœur de cette 12e édition de la Route du Rhum qui aime se jouer des superlatifs. « C’était un départ fabuleux, avec du soleil, ça remue forcément les tripes », explique le skipper de Komilfo.
Éric a connu l’effervescence des départs de la Volvo Ocean Race, la Transat Jacques Vabre ou encore la Solitaire du Figaro. Il découvre celui au large de Saint-Malo et le caractère grandiose d’être parmi les 138 engagés à s’élancer dans cette course de légende. L’histoire est toujours plus belle lorsqu’on en fait partie. Mais ces considérations-là n’ont pas lieu d’être quand il faut tout gérer, veiller au trafic, à ne pas mordre la ligne de départ, au courant et aux risques aussi.
« Mettre les bouchées doubles ! »
« C’était prenant comme départ, assez chaud, surtout avec ce qui est arrivé à Sam ».
La mésaventure de Sam Goodchild (Leyton), blessé aux bras et au visage après avoir été heurté par la bôme, a eu en effet un impact certain sur le moral. Il a fallu, néanmoins, rester le plus concentré possible pour aborder ce début de course. D’autant que rien n’est jamais facile à bord et que chaque détail coûte cher. « J’ai raté une manœuvre et j’ai pris un peu de retard », expliquait Éric en début de soirée alors qu’il pointait en 6eposition, à 6 nœuds de la tête de course, à 22h.
« Là, ça part par l’avant, l’élastique se tend ». Et le skipper d’ajouter : « à moi de mettre les bouchées doubles pour rattraper tout ça ! » Il s’y est attelé toute la nuit, avec talent en effectuant le contournement de la pointe bretonne au près. Il pointe ce jeudi matin au 4e rang sur la route directe. Éric est passé à l’Est de l’Ouessant et a longé les côtes du Finistère à une moyenne de 13 nœuds. Il a ainsi rejoint les deux autres skippers qui impriment le tempo, Armel Tripon (Les P’tits Doudous) et Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton – ARSEP). Désormais, la route s’annonce toute tracée pour les prochaines heures. « On est parti pour faire du près jusqu’aux Açores, annonce Éric. Je vais en profiter pour dormir un peu plus ». Éric a pu assister à un « super lever de soleil » et la houle légère permet de « jumper » et de profiter, aussi. En somme, le skipper Komilfo est bien rentré dans sa course. Et ça ne fait que commencer !