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Route du Rhum jour 3 : en attendant le passage de front

Alors que Komilfo pointe l’étrave à proximité du Cap Finisterre dans le rythme des hommes de tête (6ece vendredi matin), la problématique du moment réside dans la faculté à trouver le bon passage pour passer un front que les Ocean Fifty devraient aborder au plus tôt dans une journée. Pourtant, pas de quoi se ménager à bord. 
La bataille ne fait que commencer et pourtant, elle redouble d’intensité. Ce vendredi matin déjà, c’est le cap Finisterre qui est contourné par les concurrents, moins de 48 heures après le départ à Saint-Malo. Hier matin, Éric Peron reprenait le fil de l’aventure : « on a eu un contournement de Bretagne un peu sport et une journée où on a pu profiter d’un long bord pour bien manger et me reposer. » 

« J’ai bataillé avec ma vitesse » 

Mais le temps pour se ménager est une denrée rare. « J’ai surtout bataillé avec ma vitesse, précise le skipper de Komilfo. Je trouvais que je n’étais pas assez rapide par rapport aux autres. Là, ça va un peu mieux, je commence à trouver les bons réglages ». Et le marin d’ajouter dans la foulée : « j’ai surtout la chance d’avoir une cellule météo qui me place à la perfection et j’espère que ça va payer ! » 

Parmi ces hommes de l’ombre si précieux pour sa réussite, il y a Erwan Tabarly, l’un de ses routeurs. Lui aussi skipper reconnu et confirmé, il dresse les objectifs du moment dont ce passage de front qui s’annonce comme un des premiers points clés du début de course. « Il s’agit d’un front froid que les skippers devraient traverser d’ici une journée et demi ou deux », souligne Erwan. L’objectif ? Trouver le bon passage, ce qui s’annonce particulièrement délicat. 

La flotte des Ocean Fifty très regroupée ce vendredi matin.

« Savoir où placer le curseur » 

« Ce qui est difficile c’est que derrière le front, il n’y a pas beaucoup de vent », poursuit Erwan. « Tous les skippers Ocean Fifty cherchent l’endroit où le passer le plus facilement sans être pris dans la pétole. Car dans le même temps, en étant à l’avant du front, ils peuvent rencontrer entre 30 et 40 nœuds de vent. L’enjeu, c’est de savoir où placer le curseur. »  

Faire preuve d’audace tout en préservant son bateau : les problématiques des hommes de mer, surtout à bord de bateaux aussi spectaculaires, sont particulièrement complexes. L’engagement en pleine course n’empêche pas, néanmoins, de profiter des joies du large. Éric Péron confiait, hier soir, assister à un « super coucher de soleil », spectacle naturel saisissant au cœur de ce magnifique terrain de jeu.  

Émission LA KOTIDIENNE #3