Le skipper de Komilfo peaufine sa stratégie avant la dernière ligne droite vers les Antilles. Toujours 5e chez les Ocean Fifty, il s’ajuste à son concurrent direct, Armel Tripon (4e) et à ces fameux grains qui jalonnent le parcours.
La voix est claire, preuve d’une lucidité exceptionnelle après 9 jours en mer. Ce vendredi matin, Éric Péron a détaillé avec précision les missions du moment et rappelle, plus que jamais, que les Antilles sont en approche. « Ça fait 24 à 48 heures qu’on affine notre trajectoire d’atterrissage, les derniers coups à faire avant l’arrivée ». Le skipper de Komilfo assure qu’il « y a une stratégie qui se dessine » même s’il n’y « a pas assez de vent dans le Sud des alizés » et qu’il faut refaire du Nord.
« Un jeu de stratégie et de tactique »
Passer par le Nord, c’est donc la trajectoire du moment. Et elle ne se décide pas seulement par rapport aux conditions mais aussi au positionnement de son concurrent direct, Armel Tripon (Les P’tits Doudous). « J’essaie de voir le meilleur chemin à prendre pour faire mon retard et bien me positionner. C’est un jeu de stratégie et de tactique qui est particulièrement intéressant ».
À cette dimension-là s’en ajoute une autre : la gestion des grains, toujours aléatoire. « Ça modifie pas mal le vent dans sa force et dans sa direction. Les alizés sont assez actifs de ce côté-là, il y a beaucoup de nuages et on ne les voit pas forcément dans les fichiers ». Toute l’équipe est mobilisée pour cibler ces grains. : la cellule routage est sur le pont et la trajectoire des autres concurrents est aussi scrutée avec attention.
Dans le même temps, Éric doit surveiller son niveau de fatigue. Il reconnait que « les siestes sont de plus en plus dures à tenir ». Il faut veiller aussi aux éléments : le soleil qui éclaire le cockpit le matin et qui empêche de dormir, la chaleur balayée par les courants d’air sur le pont… « On est entre humidité et chaleur, ce n’est pas très confortable ». Mais le skipper assure « prendre du plaisir ». Même si la compétition et ses exigences sont omniprésentes, Éric dit « passer aussi des moments sur le pont à observer, à rêvasser. Je dézoome un peu, j’apprécie les moments de glisse, j’écoute un peu de la musique… » Une manière de démontrer qu’il profite aussi pleinement à trois jours de son arrivée à Pointe-à-Pitre.