Le skipper de Komilfo reste dans le bon tempo des Ocean Fifty. Après un long bord vers les Açores et en embuscade au sein du groupe de tête (à la 6e place), il se rapproche du fameux front qui pourrait bouleverser la hiérarchie. « Derrière le front, ça peut revenir » explique-t-il avec enthousiasme. Tôt ce samedi matin, « le vent était complètement tombé » indiquait Eric lors d’un Direct sur RTL. A 12h00 Komilfo avait repris un peu de vitesse mais ne progressait encore qu’à 9 noeuds...
Pour le commun des mortels, à terre, le quotidien lié à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe se limite à observer les pictogrammes sur la cartographie. À espérer aussi, à chaque fois que l’on rafraichît la page que le trimaran Komilfo – petit point gris, rouge et blanc – soit toujours dans le match et ça tombe bien : il l’est sans trembler.
Afin d’y parvenir, impossible d’imaginer la décharge d’énergie, les gerbes d’eau qui s’abattent sur le bateau, le sifflement du carbone, le chahut des éléments, puis la pétole, sans vent…. Éric Péron est un habitué et ces états de fait ne le surprennent pas. « Il y a une petite vingtaine de nœuds, on est au près avec une mer qui se forme », disait-il hier matin comme si tout cela était naturel. Il reconnaît néanmoins « des moments pas très agréables, surtout lorsqu’on ‘jump’ un peu dans les vagues ».
« Mes adversaires ne sont pas très loin ! »
Le skipper de Komilfo est toujours aussi déterminé. Ce samedi, il a effectué un long bord en direction des Açores. « Pour le moment, c’est une course de vitesse vers ce front, explique Éric. Il s’agit de préparer le bateau, ajuster les voiles, les paramètres de dérives et de nombreux réglages pour le faire avancer plus vite ».
Dans la matinée, il reconnaissait que « les conditions avaient un peu changé, que le vent reprenait un peu » et il prévoyait de prendre le temps de s’alimenter pour « être d’attaque lors de ce passage de front ». Par rapport à la concurrence, Éric se dit « bien placé ». « Je pense que derrière le front, ça peut revenir. Ils ne sont pas très loin ! »
Aller vite et faire preuve de constance à cette vitesse-là, en haute mer, est un exploit en soit. Et cela ne l’empêche pas de profiter, aussi, de ce que la nature réserve aux skippers. Après avoir apprécié le coucher du soleil jeudi soir, c’est le « magnifique lever de soleil dans l’Est » qui l’a ravi dans les dernières 24 heurs. Bientôt, Éric et ses compères d’infortunes toucheront du vent de Nord-Ouest et pourront enfin glisser vers Pointe-à-Pitre.