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Nuit particulière pour Éric Péron à bord de Komilfo

Au cours de la journée d’hier particulièrement harassante sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, Éric Péron a appris le démâtage de Thibaut Vauchel-Camus. Mais la course continue, il faut résister à tout et progresser, encore et encore, malgré la fatigue et la rudesse des conditions. Le skipper Komilfo, qui vient de dépasser les Açores, pointe à la 5e place ce dimanche matin.

Éric Péron reconnait « une nuit particulière ». Au passage du 2e front traversé en l’espace de 24 heures, il a fallu s’accrocher, résister aux rafales qui dépassaient régulièrement les 30 nœuds et une mer aussi croisée que déchaînée. C’est là, au cœur du chaos, que le skipper de Komilfo a appris le chavirage d’un autre skipper engagé en Ocean Fifty, Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en peloton – ARSEP). 

« Dès que tu baisses ta concentration… »

En naviguant les uns contre les autres tout au long de l’année, les marins en Ocean Fifty ont développé des liens particulièrement solides. Et la mésaventure de l’un est forcément une forte déception pour tous. Dans le brouhaha engendré par la violence des conditions, difficile pourtant de s’attarder trop longtemps sur sa mésaventure. « Ça nous a forcément calmé quelques minutes mais il faut se recentrer tout de suite, explique Éric. Et le skipper de Komilfo de poursuivre : « il y a encore un front à passer et être vigilant est une nécessité. Dès que tu baisses ta concentration, c’est à ce moment-là que tu peux faire des bêtises ».

Résister à ça, s’obliger à être focalisé à 100% sur la bonne marche du bateau sans se ménager : la mission s’avère particulièrement délicate et épuisante, surtout après 4 jours en mer. « Ce n’est pas hyper confortable à bord, reconnaît Éric. La zone de vie est trempée, ça secoue pas mal et ça caille à l’intérieur ! »  

En revanche, à regarder sa progression, l’enthousiasme est de mise. « Ça glisse pas mal, on descend vers le Sud-Ouest », expliquait-il. Cinquième de la flotte, Éric Péron est le multicoque le plus à l’Est des Açores et espère rapidement pouvoir bénéficier des alizés afin de prendre la direction des Antilles. Mais avant, parce que chaque détail peut être un réconfort, il expliquait ce matin « prendre son petit déjeuner », un « riz au lait safrané » du chef étoilé Éric Guérin. Il y a des plaisirs en mer qui semblent indescriptibles, même au milieu du chaos. 

La Kotidienne #5 – dimanche 13 novembre