Skip to content Skip to footer

Final Rush : Un Finistère d’écart pour Komilfo

Après 15 jours de compétition dans les flotteurs, le départ de la finale du Pro Sailing Tour a été donné, ce mercredi 6 juillet : au programme 900 milles de course devant les étraves, 72 heures de navigation pour longer les côtes anglaises, saluer le Fastnet, pousser jusqu’à Kellig Island avant de redescendre, au portant vers les Birvideaux et de remonter ensuite le long du littoral breton jusqu’à rejoindre Roscoff, port d’arrivée.

(Photo by Lloyd Images/Pro Sailing Tour)

« De l’audace, de l’audace, en toute occasion de l’audace »

Rarement une course aura aussi bien porté son nom : la ruée ! Dès les premières heures de course, le ton est donné pour Komilfo et ses 5 concurrents. Au reaching, les Ocean Fifty cavalent à plus de 50km/heure le long des côtes anglaises. 
Parce que l’audace est mère de quelques échecs et de toutes les réussites, Eric Péron, épaulé par Thomas Le Breton et Clément Giraud, tente de petites options pour se recaler sur la route et gagner des milles vers la pointe méridionale irlandaise. Ces valeureuses estocades ne suffisent pourtant pas à rattraper les bateaux de tête plus légers et plus véloces.
Malgré ces petits revers, la route se poursuit au débridé vers les Birvideaux. A bord de Komilfo, le moral est bon, le bateau est intègre techniquement et l’équipage continue de faire de son mieux de son mieux agrégeant par là-même la grande bibliothèque de connaissance du bateau. 

Un Finistère d’écart… 
Seulement, parfois, la bonne volonté ne suffit pas ; le réveil après cette troisième nuit en mer est un peu morose : les leaders se sont définitivement envolés. « Il y a un Finistère d’écart entre les premiers et nous« , constate lucidement Eric depuis le bord. 
Et puis, les éléments n’y mettent pas du leur non plus : l’enchaînement de mauvais timings rajoute encore un peu de frustration, l’Ocean Fifty reste « tanké » dans la pétole au large de Concarneau mais Eric reste néanmoins philosophe : « C‘est évidemment frustrant, mais cela fait partie intégrante de la course au large ; on continue à faire de notre mieux pour faire avancer le bateau. » 

Komilfo franchit finalement la ligne d’arrivée à Roscoff en cinquième position de la dernière course de la saison en équipage. 
Dès dimanche prochain, le 17 juillet, Eric relèvera à un nouveau défi, en solitaire cette fois-ci sur la Drheam Cup, un parcours de 1000 milles entre Cherbourg et la Trinité-sur-Mer avec un petit air de « déjà vu » puisque la course empruntera quasiment le même parcours que ce final rush.

Isle of Wight. (Photo by Lloyd Images/Pro Sailing Tour)

Les mots d’Eric Péron à l’arrivée à Roscoff : » Le départ dans le Solent a été exceptionnel avec une mer plate, sous un grand soleil. Les bateaux neufs allaient très vite mais on était dans le match. On perd une première fois le paquet de tête dans une molle. Ensuite, plutôt que de me recaler à la suite des autres, j’ai bien suivi le routage, en tentant une option qui nous faisait passer au nord des Scilly. La pertinence du grib (fichier météo) était bonne mais on a perdu pas mal de terrain. On a peut-être mal interprété ce qu’il fallait faire ou je pense que j’aurais dû être plus  » ferme » dans ma décision et suivre la même trajectoire que nos concurrents. Aller avec eux aurait été moins pénalisant, on aurait certainement perdu moins de temps mais, à la fois, cela n’aurait pas changé le classement. 
Avec ce petit retard au Fastnet, le décalage n’a fait que s’accentuer. Tous les points de passages se faisaient un peu dans la douleur, avec le vent qui tombait alors qu’on voyait les autres filer à près de 20 nœuds. 
Au final, on accuse pas loin de 130 milles de retard, c’est frustrant avec la sensation de ne pas avoir pu jouer avec les petits copains. 
En revanche, ce qui est hyper positif, c’est qu’on a, une nouvelle fois, appris plein de choses sur le bateau. On a beaucoup travaillé notamment sur les réglages, en particulier sous pilote. Ce n’est pas du tout du temps de perdu, bien au contraire ! J’en ai aussi profité pour faire quelques empannages en solitaire et affiner ma préparation pour la Drheam Cup qui part la semaine prochaine. Et c’est toujours un réel plaisir de naviguer sur ces bateaux qui avalent les milles de façon inouïe !